
Total a mis en place dès 2005 une politique ambitieuse de protection de la biodiversité. Le groupe est aujourd’hui engagé pour la protection de l’environnement autant au niveau local (« plans d’action biodiversité » pour les nouveaux projets, par exemple) que global (participation à l’élaboration d’un Plan mondial de la biodiversité). Total conçoit cet engagement à la fois comme une opportunité et un investissement indispensable pour son avenir.
Le chemin parcouru par Total en matière de biodiversité débute en 1992 avec la création de la Fondation Total et la mise en place de ses activités de mécé-nat en faveur des écosystèmes marins. Cette attention pour les problématiques environnementales a donné naissance, en 2005, à la politique Biodiversité du groupe. En 2016, Total s’engage à contribuer à la réussite des Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par les Nations unies et signe, en 2018, l’initiative «act4nature» promue par l’Association française des entreprises pour l’environnement. Enfin, en 2020, le groupe participe à la préparation du Plan mondial de la biodiversité, dans le cadre de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique (CDB), lors de la COP15.
Ces engagements répétés, sur une longue durée, en faveur de la protection de la diversité environnementale, permettent aujourd’hui à Total de bénéficier d’un riche retour sur expérience, basé autant sur des pratiques de gestion locale que sur une stratégie d’entreprise globale. Ils ont aussi débouché sur de nouvelles opportunités de développement et permettent de préparer l’avenir du groupe.
En raison de leur nature, les activités de Total peuvent être localisées dans des environnements naturels sensibles. Elles impactent parfois négativement la biodiversité locale et il arrive qu’elles mettent à risque certains services écosystémiques qu’offrent les environnements naturels.
DES ACTIVITÉS QUI IMPACTENT LA BIODIVERSITÉ
En raison de leur nature, les activités de Total peuvent être localisées dans des environnements naturels sensibles. Elles impactent parfois négativement la biodiversité locale et il arrive qu’elles mettent à risque certains services écosystémiques1 qu’offrent les environnements naturels.
Ces effets indésirables, de nature et d’ampleur variables, sont avant tout dus au changement d’usage des milieux – c’est le cas lorsqu’une installation industrielle et les infrastructures associées sont implantées dans une zone naturelle. Mais il existe aussi des pressions chroniques sur la biodiversité, qui peuvent prendre la forme de rejets gazeux et liquides, ou de nuisances sonores. Des évènements accidentels, bien que rares, peuvent également endommager l’environnement.
Les installations produisant des énergies renouvelables peuvent aussi exercer une pression sur la biodiversité : l’implantation de fermes solaires peut mener à la conversion partielle d’un habitat naturel, les pales des éoliennes sont parfois dangereuses pour l’avifaune, etc.
Réduire les effets négatifs des activités de Total sur l’environnement passe donc, en tout premier lieu, par leur reconnaissance et leur identification.
À ces problématiques locales s’ajoute l’urgence globale du changement climatique et de son impact sur la biodiversité. Dans ce domaine, Total s’est fixé pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 avec certains jalons clés, notamment une capacité de production de 35 GW d’électricité d’origine renouvelable d’ici 2025.
DES RÉPONSES ADAPTÉES À LA PROTECTION DE LA BIODIVERSITÉ
Pour répondre à tous ces enjeux, qu’ils soient locaux ou globaux, Total a donc mis en place dès 2005 une politique spécifique de gestion et de protection de la biodiversité. Elle introduit en particulier la démarche « éviter-réduire-compenser »2. La biodiversité intègre alors pleinement le système de management environnemental des sites et filiales du groupe ; les études d’état initial, les études d’impact et le suivi des actions de gestion lors des opérations sont systématisés.
En 2020, Total s’est engagé à rendre obligatoires les « plans d’action biodiversité (PAB) » pour ses projets situés dans les zones les plus sensibles3 (soit environ une dizaine de projets à ce jour – voir encadré). Pour les sites situés en zone d’intérêt prioritaire4, ces plans d’action doivent d’ailleurs dégager un « gain net de biodiversité »5, attesté par un tiers, ce qui sera le cas pour le projet pétrolier Tilenga en Ouganda. Mais il n’y a pas que les nouveaux projets qui sont concernés : certains sites « historiques », situés dans des zones déjà très industrialisées, développent eux aussi une approche environnementale. C’est le cas de la raffinerie de Feyzin, en France, où les populations végétales du site ont été soigneusement cartographiées et une gestion spécifique et différenciée a été mise en place (en particulier en ce qui concerne les fauches). Aujourd’hui, environ un quart du site est disponible pour le développement de la biodiversité locale. Désormais, l’entreprise va mener systématiquement des « diagnostics biodiversité » sur et autour de ses sites importants pour l’environnement c’est-à-dire ceux certifiés ISO 14001 ; les premiers diagnostics seront menés dès 2021 et pourront aboutir, en fonction des résultats, à de nouveaux plans en faveur de la biodiversité.
En 2012, Total renonce à toute activité d’exploration pétrolière dans les zones de banquise arctique, espaces naturels très sensibles, dans lesquels il serait très difficile d’intervenir en cas de déversementaccidentelde pétrole.
Les engagements et processus associés à cette démarche d’amélioration se traduisent par un important travail d’intégration dans les règles internes du groupe. La biodiversité est par exemple intégrée dans le processus d’évaluation des risques du groupe (dit « CORISK ») dont les critères, évolutifs par nature, ont été mis à jour en 2020 avec la publication de l’Ambition Biodiversité du groupe. Des guides expliquant les modes de gestion de la biodiversité ainsi que des outils d’aide à la décision ont aussi été développés pour apporter des solutions concrètes aux équipes en charge de ces sujets sur les sites et projets. Cette intégration est couplée à un programme de formation à la biodiversité des collaborateurs du groupe, allant de la sensibilisation (menée avec le Muséum national d’Histoire naturelle) jusqu’à la maîtrise des meilleures pratiques existantes en la matière (en particulier celles définies par la Société financière internationale du groupe Banque mondiale).
Enfin, le groupe a aussi pris la décision d’éviter certaines zones à forte sensibilité environnementale. Ainsi, en 2012, Total renonce à toute activité d’exploration pétrolière dans les zones de banquise arctique, espaces naturels très sensibles, dans lesquels il serait très difficile d’intervenir en cas de déversement accidentel de pétrole. À ce jour, Total est la seule major de son secteur à avoir pris cet engagement. Cette annonce est suivie en 2013 par la décision de proscrire toute activité d’exploration et de production dans les sites inscrits sur la liste du patrimoine naturel mondial de l’Unesco6 – l’entreprise reconnaissant ainsi leur valeur universelle.
DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS
La prise en compte de la biodiversité par Total a débouché sur plusieurs opportunités partenariales – en particulier avec certaines grandes ONG internationales7. Cet engagement a aussi donné à Total l’occasion d’influencer le secteur tout entier; d’autres grands groupes pétroliers (comme BP et ENI) ont par exemple repris l’engagement d’éviter les zones Unesco. Total a d’ailleurs été désigné comme représentant du secteur pétrolier auprès de l’Extended Consultative Network de la Convention sur la diversité biologique, dans le cadre de la préparation des documents d’appui8 du Plan mondial de la biodiversité, afin d’y apporter les bonnes pratiques du secteur. Total a aussi pu contribuer au développement de la nouvelle norme AFNOR NF X32-001 sur la « démarche biodiversité » pour les organisations.
Enfin, le groupe participe à la recherche scientifique, en particulier en partageant les données collectées lors de ses études et du suivi de la biodiversité sur ses sites – mises à disposition sur la Global Biodiversity Information Facility, principale plateforme internationale en la matière.
La prise en compte de la biodiversité par Total a débouché sur plusieurs opportunités partenariales – en particulier avec certaines grandes ONG internationales.
Il est indéniable que la protection de l’environnement représente une source d’opportunités pour le groupe Total. Une business unit « Nature Based Solutions9 » a ainsi été créée en 2019 pour financer, développer et gérer des opérations de séquestration du carbone grâce à des puits de carbone naturels (forêts, mangroves, zones humides, tourbières, zones d’agro-écologie, sols agricoles). Ces opérations pourront générer aussi des bénéfices en termes de biodiversité, comme la protection ou la restauration des milieux ciblés.
CONCLUSION
Les activités de Total sont en pleine mutation, en particulier avec le développement rapide des énergies renouvelables, pour lesquelles la prise en compte de la biodiversité est très attendue. Un groupe de travail interne « Énergies renouvelables et biodiversité » a d’ailleurs été créé, avec l’appui des équipes de recherche-développement du groupe.
Total mène aussi des études prospectives sur les indicateurs permettant de mesurer son « empreinte biodiversité » et réfléchit à la meilleure façon de prendre en compte les effets du changement climatique sur la biodiversité. Ces recherches et ces réflexions contribuent à préparer l’avenir du groupe.
- Les écosystèmes procurent de nombreux services, dits services écologiques ou services écosystémiques. Certains sont vitaux pour de nombreuses espèces ou groupes d’espèces (comme la pollinisation). Ils sont généralement classés comme bien commun et/ou bien public (source : https://fr.org/wiki/Service_%C3%A9cosyst%C3%A9mique). .
- « Éviter-réduire-compenser » est un principe de développement durable visant à ce que les aménagements n’engendrent pas d’impact négatif sur leur Il est notamment inscrit dans stratégie européenne pour la biodiversité (source : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89viter- r%C3%A9duire-compenser).
- Zones UICN I à IV et les zones Ramsar.
- UICN I à II et les zones Ramsar.
- L’amélioration de la biodiversité d’une zone défi faisant suite à une intervention humaine peut constituer un « gain net de biodiversité ».
- Inspiré des engagements de Shell et l’ICMM (International council on mining & metals) au début des années 2000
- Comme la Wildlife Conservation Society (WCS), par exemple.
- Long Term Approach to [Biodiversity] Mainstreaming (LTAM).
- Solutions fondées sur la nature